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28 Novembre

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Récit de course des 42 km de Mimet

Catégorie : Récits de Trail

Récit de course des 42 km de Mimet

Texte Sébastien DELLA CASA – Photos Akuna

Les 42 km du trail de Mimet
S’il y a un trail qui a une sacré réputation, c’est bien celui de Mimet qui accumule tous les adjectifs : long, technique, époustouflant, engagé…
Le profil nous annonçait une enfilade continue de montées et de descentes passant par les crêtes de la chaîne de l’Etoile. Sur le papier cela n’avait l’air de rien. Des petites bosses assez régulières bien que très pentus. Je me suis lancé, ce sera le 42.
Cette course est la 6ème parmi les trails longs du Challenge de Provence seulement 15 jours après les 43 km de l’Aurélien Trail et avant le Trail des Maures du 5 juin. La saison bat son plein et les trails s’enchaînent à bon rythme. Sur place c’est toujours un plaisir de rencontrer des visages connus voire de pouvoir discuter avec des habitués des podiums. Tout le monde est là, de celui qui tente la distance, de celui qui veut être finisher au Challenge en passant par le recordman ou encore Kamel, inimitable au micro.AKU_2444 (Large)
Le coup de feu est tiré, nous nous élançons pour gravir par la face nord un sentier nous menant directement sur la crête que nous longerons pendant 2 km. C’est une des montées les moins raides mais néanmoins elle n’a rien d’une pente douce. Très proche de la ligne de départ, nous sommes encore dans le peloton et nous nous suivons de très près. L’ambiance est forestière avec les chênes et les pins qui nous ombragent. Sur la crête, changement immédiat de décor, les blocs rocheux font concurrence avec les arbustes et la monotrace tortueuse est de toute beauté. C’était roulant, c’était grisant puis une longue descente très minérale dans sa première partie pour ensuite parcourir un vallon de toute beauté en admirant les balmes rocheuses et les odeurs du romarin que le soleil commençait à réchauffer malgré le mistral…
Et oui, une vraie poésie mais nous n’étions encore qu’au 10ème km et rien pour ainsi dire n’avait été fait.
Voilà qu’il faut maintenant s’attaquer à la remontée d’un vallon qui abrite l’Aigle de Bonelli. Un panneau nous invite à la quiétude pour ne pas déranger la nichée en cours. Je ne peux que saluer cette initiative conjointe de l’organisation et de l’ONF qui fait honneur au monde des sports de plein air. Et j’en profite pour donner quelques mots sur cet aigle méditerranéen, joyau des Bouches-du-Rhône qui accueillent 12 couples sur les 24 présents en France. Si l’espèce était relativement commune au 19ème siècle, elle est maintenant considérée en danger en Europe. Et grande fierté, dès 2009, l’Atlas des oiseaux nicheurs de PACA notait déjà la cohabitation en bonne entente entre les sports de pleine nature et la présence de notre Aigle de Bonelli. Jouons le jeu de la sensibilisation des traileurs qui sont respectueux envers et par nature.
Pas vu l’aigle… Par contre le gros rocher tout en haut de ce qui m’a semblé le sommet du monde, je l’ai bien vu. Allez, disons 3 km d’une montée qui n’ira qu’en s’accentuant. Les bénévoles au sommet y mettaient de leur cœur pour nous donner du courage. On repart et ça fait du bien.
Petit passage derrière la crête et arrêt au premier ravito. Tout le monde est encore frais, je m’étire un peu, discute un peu, bois un peu et ça repart en descente et les collègues me disent « tu vas trop vite, tu vas te cramer » je n’écoute rien, j’aime trop les descentes et en particuliers celles avec des rochers.
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Quand vient la remontée au 17ème km, les collègues me doublent négligemment, j’attaque ma potion magique au miel et au thé (recette perso). Je passe la bosse comme je peux, assez lamentablement en réalité et après… et après une autre bosse dans le style très raide mais qui dit très raide dit souvent brève. J’ai déjà les jambes cassées et des crampes qui tapent à la porte. Du coup, c’est habituel, le paysage passe à la trappe et je me traîne jusqu’au 2ème ravito qui jouxte la ligne d’arrivée, le parcours ayant une forme de 8 dissymétrique.
J’y passe d’ailleurs ¼ d’heure. Pas que je sois très bavard mais pour des raisons physiologiques : il fallait que je récupère. Je plaisante, je remplis la gourde, je prends un peu de sel, je m’étire longuement et je pose la veste qui m’a tenu vraiment trop chaud malgré le mistral. Merci aux bénévoles de vous en être occupée.
Le moral est rechargé à bloc mais dans un récipient percé j’en ai conscience. Les jambes sont revenues, il ne reste que 1000 m de dénivelé positif et seulement 17 km.
La bosse juste après le village est insignifiante après un bon ravito, je gère comme je peux mes crampes qui veulent s’installer.
Par contre les deux montées suivantes étaient vraiment méchantes. Nous sommes quelques coureurs à nous suivre chacun entretien le moral de l’autre en prenant la tête quand il le peut. Il y a réellement de la souffrance, les trails de 40 ne sont pas encore notre distance de prédilection semble-t-il.
Vient ensuite une belle descente d’abord très raide, cassant les peu de jambes qu’il reste puis bien plus roulante qui nous emporte un peu vite jusqu’au mur menant au dernier ravito.
Je ne vois pas comment qualifier ce passage autrement que par le mot mur : des passages à deux mains, très raide mais on sait que ce sera bref.
Ouf ! le 3ème ravitaillement. Mon corps me réclame 10 min, par gourmandise, je bois un coca et mange un bonbon : c’est le ravitaillement du moral. Je termine mes chips pour récupérer du sel et remplie ma poche à eau.
Et c’est reparti ! On peut même courir sur le tout début puis en atteignant la piste, je marche. La pente est faible, je marche vite et quel soulagement de faire travailler d’autres muscles, ça me redonne du punch, du moral et je sens que mes réserves d’énergie se remplissent malgré la montée. Heureusement car après la piste il reste encore beaucoup de dénivelé et notre groupe croit atteindre le sommet à chaque détour mais celui-ci joue à cache-cache. On a fini par les atteindre ces fameuses antennes qui servaient de repère visuel. On attaque la dernière descente, 2km et c’est l’arrivée.
Mais malheur, c’est quoi cette remontée imprévue qui n’était pas sur le profil ? Moi qui m’étais mis à fond en mode descente à tout berzingue voilà que cela me fusille les muscles et pour moins de 100 de dénivelé, je n’ai plus de jambe. Des crampes à la place. Arrêt obligatoire, je m’étire vite fait et repars pour ne plus m’arrêter avant la ligne d’arrivée. J’espère que vu l’heure il reste de la paella.
Yesss, encore quelques parts. Tonnerre d’applaudissements, jamais je n’ai été aussi bien accueilli : très sympa l’idée des tables longeant l’arrivée : chacun peut saluer les derniers arrivants et ça fait vraiment du bien.

LES PODIUMS :
Masculins
1er Bertrand BROCHOT en 4h22’37’ Ventoux Trail Club
2ème Guillaume PERETTI en 4h50’13’ AC Corte
3ème Jérôme CLABE en 5h03’19

Féminins
1ère Laurie ATZENI en 6h03’09 Endurance Shop-Cles Gardanne
2ème Sara WEIBEL en 6h28’58
3ème Laurence LACOTTE en 6h29’47

 

Rendez-vous le 22 mai 2016 pour le Trail du Grand Luberon comptant pour les trails courts du Challenge de Provence. D’ici là, bonnes foulées à tous.

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