Maxence Roger : de la découverte des collines à la conquête du podium

Catégorie : ITW

Interview réalisé par Sophie Boissont

Avec seulement deux ans d’ancienneté dans la pratique, Maxence Roger décroche le précieux sésame sur le circuit des trails courts masculins du Challenge des Trails de Provence. Il s’est notamment illustré avec deux victoires sur le Run Lagnes et le Var Verdon Trail Canyon. Originaire de Garches (92) en région parisienne, il a quitté son métier d’éducateur sportif et d’entraîneur de VTT qu’il a exercé pendant 12 ans, pour rejoindre l’équipe de Decathlon où il occupe aujourd’hui, à 34 ans, le poste de responsable en atelier régional. Et à la sortie du boulot, il enfile le maillot du No Brain Club.

Maxence, raconte-nous ton parcours…

J’ai découvert le trail il y a deux ans en courant dans les collines de Cadolive, où je vivais jusqu’à récemment. Je courais une à deux fois par semaine, principalement des 10 km pour le plaisir. Puis, j’ai participé au Trail de la Galinette en 2022 et j’ai eu un véritable déclic. Après cette course où je me suis plutôt bien classé, je suis tombé dans la marmite !

Je fais aussi du vélo de route, et j’ai pratiqué le crossfit pendant un certain temps. A côté, j’adore faire des travaux, bricoler et améliorer ma maison.

Comment concilier vie professionnelle et entraînement intensif ?

Tout repose sur une bonne organisation et une communication dans mon couple. Avant chaque projet, on discute et on adapte mes horaires professionnels. Ensuite, il faut de la discipline, un excellent coaching, et accepter quelques sacrifices, comme décliner certains moments de convivialité en famille ou entre amis pour faire une séance.

Pourquoi participer au Challenge ? Comment l’as-tu préparé ?

Le Challenge des Trails de Provence m’a permis de m’investir sur le long terme. Finies les préparations de trois mois qui finissent souvent sur une blessure. J’ai voulu relever ce défi sur un an, en collaborant avec Nicolas d’Expert Sport Coaching pour un accompagnement personnalisé. L’objectif était de viser le podium sur le challenge et d’obtenir un score ITRA supérieur à 750 pour participer à la Skyrhunes en SAS Elite. C’est un projet qui a débuté il y a un an et demi, et je suis très fier du chemin parcouru.

Ma préparation a été progressive et précise grâce à mon coach, Nicolas. Je suivais un programme chaque jour : il me disait quoi faire, à quelle intensité, et je l’exécutais avec rigueur. Il y a eu quelques imprévus, des voyages, des blessures, mais grâce à sa guidance, j’ai pu rester concentré. Il m’a aussi permis de m’appuyer sur des données concrètes, comme mes résultats VO2 max, pour affiner encore plus l’entraînement.

Au début, je faisais 3 séances hebdomadaires. Puis, au fil des mois, j’ai augmenté la fréquence à 5 ou 6 séances par semaine. J’ai aussi investi dans une montre Garmin et une ceinture cardio pour mieux suivre mes progrès, et j’ai effectué des tests VO2 max en laboratoire, ce qui a permis de personnaliser davantage ma préparation. Le principal défi a été de respecter scrupuleusement chaque séance et de trouver un équilibre avec ma vie personnelle.

Quelles ont été les parties les plus difficiles ? As-tu rencontré des imprévus ?

Le challenge a débuté en janvier avec La Galinette, et s’est enchaîné rapidement avec des courses tous les mois. J’ai dû maintenir un rythme soutenu, avec un final très exigeant après l’été. La course la plus difficile a été le Trail de la Sainte-Baume, où j’ai dû affronter une concurrence d’élites, mais malgré ma dixième place, j’étais très fier de ma performance. Il m’a fallu gommer cette course pour être bien placé dans le Challenge. Le suspense a été total jusqu’à la dernière course !

Le plus gros imprévu a été le Trail de Pichauris : deux mois avant la course, tout était complet. C’était un problème majeur pour boucler mon projet. Heureusement, grâce à mon coach et à l’organisation, j’ai pu obtenir un dossard de dernière minute. Et pour couronner le tout, j’ai fini 3^ème !

Comment as-tu célébré ta victoire, et qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

Je n’ai pas encore fêté mon podium, j’attends avec impatience le 13 décembre pour boucler la boucle. Ce projet est bien plus qu’une simple victoire : c’est l’aboutissement d’un an et demi de travail acharné, de sacrifices, et surtout de soutien de mon coach, de ma femme et mes proches. C’est une réussite collective et je me réjouis de pouvoir célébrer cette aventure avec eux.

Quel rôle jouent la passion et la discipline dans ta réussite ?

La passion est primordiale. Sans elle, il serait impossible de se lever tôt, de s’entraîner dans des conditions difficiles. Quand les séances étaient exigeantes, je levais les yeux pour admirer le cadre, je prenais un moment pour apprécier la beauté des collines et ça me redonnait de l’énergie. Et bien sûr, il faut un peu d’autodérision et se donner un coup de boost en se disant : “Allez Max, bouge ton cul !”

Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui souhaitent se lancer dans ce challenge ?

Mon conseil serait de prendre du plaisir. Un an, c’est long, alors autant en profiter. Et si vous le pouvez, faites-vous accompagner par un coach. Ça permet de se concentrer pleinement sur l’entraînement et de minimiser les risques de blessure, tout en renforçant la passion pour ce sport.

Quels sont tes prochains objectifs et quel message souhaiterais-tu transmettre ?

Pour le moment, je fais une coupure pour profiter de ma famille et me concentrer sur des travaux chez moi. Je vais courir pour le plaisir, sans pression, et j’ai hâte de retrouver des amis rencontrés lors de ces courses pour courir ensemble, sans dossard.

Un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenu, écouté mes récits de course avec enthousiasme, même sans tout comprendre. Et un grand respect à tous les traileurs, qu’ils soient en tête de course ou en fin de peloton. Les efforts de chacun sont impressionnants, quel que soit le chrono. Alors, sortons de nos canapés et allons courir, danser, profiter de la vie et s’entraîner pour être toujours plus rapides !

Merci Maxence pour ce partage d’énergie !