Nicolas Maure, nouveau moteur du Trail club de Provence

Catégorie : ITW

Propos recueillis par Sophie Boissont – Photos Nicolas Maure et TCP

Le président du Trail Club de Provence s’est prêté au jeu de l’interview pour se présenter et nous parler de sa passion pour le trail et de sa vision au sein de son club qui remporte cette année le Challenge dans les catégories clubs et équipes-élites.

CTP : Nicolas peux-tu te présenter ?

NM : J’ai 52 ans et je suis cadre commercial pour une compagnie d’assurance. Je pratique le trail depuis sept ans. Auparavant, j’avais d’autres passions, une famille à gérer, bref une autre histoire… Dès le début, la pratique du trail s’est imposée à moi comme une évidence, celle d’accomplir des défis fous en toute modestie à mon niveau. Rapidement j’ai sauté des étapes. M’aligner sur le format longue distance était une nécessité, sûrement pour me prouver que j’étais capable de sortir de ma zone de confort. J’ai enchaîné des courses réputées : Marathon des Sables, Diagonale des Fous, Tor des Géants, Echappée belle et divers 100 Miles. Je me suis lancé des défis solos comme la Grande Traversée des Alpes de Thonon les Bains à Nice (620 km) ou avec des potes comme les 270 km du Chemin de Stevenson GR70 ou la traversée du Luberon… et quelques aventures locales, plus courtes mais très intenses.
Je me considère comme un autodidacte du trail. Je cours tous les jours, quand et où je veux, la distance que je veux, sans contraintes, sans plan d’entraînement. C’est ainsi que je me sens libre. J’aime les notions d’autonomie et d’imprévu.

CTP : Quelle est ton histoire avec le Trail Club de Provence ?

NM : J’ai beaucoup couru seul avant de croiser la route du Trail Club de Provence en 2019 quand j’ai intégré le club sous la présidence de Pierre Kaftandjian son fondateur. Une belle histoire a démarré avec des traileurs arrivés au même moment. Des amitiés se sont construites notamment lors de magnifiques sorties en montagne. J’ai découvert le collectif dans ce sport individuel. J’ai appris à courir à plusieurs, à respecter les différences de niveau dans la bienveillance et la convivialité.
En juin 2022, Pierre a souhaité dynamiser le club en me proposant de reprendre la présidence que j’ai acceptée sans hésiter. Je savais que j’allais m’éclater car il était hors de question que je sois un président fantôme sans imposer ma vision. Ce fut une vraie responsabilité : l’échec ne pouvait pas faire partie du vocabulaire du TCP. J’étais loin d’imaginer que la saison suivante nous gagnerions le Challenge et serions honorés de performances individuelles remarquables sur les trails courts et longs. Loin d’imaginer que nous passerions d’une cinquantaine d’adhérents à presque 190 !
Mon idée était de perpétuer et développer les valeurs portées par Pierre : dépassement de soi, solidarité, humilité, partage, convivialité… J’ai fait en sorte d’en rajouter une : la bienveillance à l’égard des anciens adhérents comme des nouveaux. Je suis convaincu que cette valeur essentielle constitue maintenant la base du Trail Club de Provence.

CTP : Mais tu es bien entouré pour atteindre ces objectifs !

NM : En effet, rien n’aurait pu se faire sans une équipe de passionnés : Greg Camerlo, Bertrand Cavalier, Thomas Mucchielli, Tahar Bousdira et Léo Graells. Nous avons œuvré main dans la main pour donner ce nouvel élan au TCP. Nos différentes compétences font notre force. Chaque décision est prise de concert, avec un seul objectif : le bien-être de nos adhérents, débutants ou confirmés. Le TCP permet à chacun de s’épanouir, avec ou sans un dossard, quelle que soit la distance. Peut-être que la réussite est plutôt ici que dans les résultats ?

CTP : Peux-tu nous en dire plus sur les entrainements au TCP ?

NM : Nous avons pensé qu’il était nécessaire de faire appel à des professionnels pour enseigner les techniques à nos membres, les motiver et les faire progresser avec un entraînement structuré. Expert sport coaching nous accompagne donc et propose, pour cette deuxième saison, deux séances d’1h30, les mardis et jeudis à Luminy et Jean Bouin, et un samedi sur deux une sortie spécifique.
Et le dimanche ? Et bien c’est trail dans nos massifs, les Calanques évidemment, la Sainte-Baume également, ou encore l’Etoile, le Garlaban, la Côte bleue et partout où on a envie de courir, sur des distances de 15/30 km, entre 1000 et 1900 D+, avec des groupes de niveau et des parcours préparés et encadrés. Certains prennent des dossards les dimanches, mais aussi un petit groupe de passionnés se lance de petits défis un peu fous parfois.

CTP : Quelle place occupent les féminines dans le club ?

NM : Les filles du TCP ont contribué à cette bienveillance dans le club. Nous sommes passés d’une petite poignée à 65 adhérentes. Cet énorme élan témoigne de l’apport qui existe entre elles. Elles véhiculent une dynamique positive et stimulante pour beaucoup d’entre nous, par leur progression déjà, mais aussi par leur assiduité. Parfois elles sont mêmes plus présentes que les garçons. Ah ce mental féminin !

CTP : Qu’apporte le Challenge à ton club ?

NM : Je n’ai jamais rien gagné en individuel et quand j’ai repris la présidence, j’ai imaginé qu’à plusieurs on va plus loin, que collectivement on peut réussir. Les courses du Challenge ont toujours constitué notre fil rouge pour mobiliser nos troupes. Certain(e)s n’avaient jamais porté de dossard et l’esprit de compétition était parfois enfoui. Le discours a fonctionné. Les coureurs se sont pris au jeu : s’entraîner assidument pour performer sur une course, peu importe le format ou le niveau, et être capable de préparer des offs ou de belles sessions les week-ends. Pour l’instant ça marche et le trail plaisir reste notre crédo.

CTP : Un mot pour la course que vous organisez, le Trail de la Sainte-Baume ?

NM : Il est inscrit au Challenge et sa 16^ème édition aura lieu les 24-25 février 2024 sous la responsabilité de Greg Camerlo, organisateur et directeur de course. Pierre Kaftandjian a confié l’an dernier son bébé à Greg qui a réuni une équipe de 15 personnes. Chacun est dévolu à une mission : communication, gestion des bénévoles, sponsors, alimentation, secours, dossards, ravitos, logistique et développement durable. Je ne peux citer tout le monde, ni nos 120 bénévoles, mais je les remercie pour le travail en train d’être accompli pour que cette édition soit une réussite.

CTP : Peux-tu nous présenter l’équipe du TCP ?

NM : Greg Camerlo (responsable sportif et responsable de l’organisation du TSB), Thomas Mucchielli (responsable sportif et trésorier du TCP), Bertrand Cavalier (responsable communication du TCP et du TSB), Léo Graells (responsable digital du TCP et du TSB), Tahar Bousdira (responsable animation du TCP et du TSB). Sans eux, rien ne pourrait fonctionner  et je les remercie.
Diriger ce club est un énorme plaisir, certes chronophage et qui coûte parfois, mais cette année le résultat a été plus que satisfaisant. Tous nos adhérents ont été remarquables et nous leur devons cette réussite. Mon discours reste empreint d’humilité. C’est la valeur que je veux aussi véhiculer : savoir rester humble. N’oublions pas qui nous sommes. Une association portée par des passionnés et qui ne rêvent que d’une chose : prendre du plaisir dans cet environnement que nous avons la chance de côtoyer.

Enfin, je n’oublie pas Pierre Kaftandjian qui a démontré son investissement sans limite pour le TCP et la course qu’il a créée, le TSB. Un grand bravo à lui pour tout ce qui a été réalisé. Le 8 juin 2022, lors de la passation, il m’avait souhaité, je cite « plein de belles émotions et beaucoup de passions partagées » : c’est le cas et le chemin se poursuit.